Alors que l’ONG Bloom a reçu le renfort fort efficace d’une dessinatrice qui a mis en bande dessinée l’argumentaire de l’association, la Scapêche organisait le jeudi 21 novembre une «journée vérité sur la pêche profonde».
C’est au port de pêche, dans la salle Henri Verrière, habituellement utilisée pour la vente, que les médias avaient été conviés pour entendre les exposés de la Scapêche (MM. Dulon et Le Visage), de l’organisation Pêcheurs de Bretagne (M. Pichon), du groupement Océalliance (M. Kerveillant) et de l’association Pêche et Développement (M. Le Sann) et pour interroger les intervenants.
L’après-midi était consacrée d’abord à la visite d’un des chalutiers de 46 mètres de la Scapêche, puis à celle des locaux de l’Ifremer, notamment pour y voir le modèle réduit de chalut qui sert aux travaux des chercheurs (voir notre article).
Les intervenants se sont attachés à décrire la réalité de la pêche par grands fonds, insistant sur le fait qu’elle était parfaitement documentée et contrôlée en permanence (via le CROSS d’Étel) et dénonçant les amalgames et les raccourcis, spectaculaires et efficaces mais profondément mensongers, dont Bloom était d’après eux coutumier. Ils ont attiré l’attention sur le fait qu’une éventuelle interdiction totale du chalutage provoquerait une déstabilisation considérable de l’ensemble de la filière pêche et impacterait probablement environ 3.000 personnes en Bretagne. Alain Le Sann, quant à lui, a dénoncé avec véhémence les interdictions mal pensées qui ratent leur cible et provoquent des dégâts sociaux insensés inacceptables.
Les médias ont répondu nombreux à l’invitation et auront probablement pu saisir l’occasion pour avoir un bon aperçu de la réalité du métier et de la filière.
Quant à savoir si cette «journée vérité» aura rapproché les points de vue, on peut en douter, compte tenu du fait qu’une nouvelle fois il n’y a eu aucun retour critique sur les années de surpêche. Il y a tout lieu de craindre, en conséquence, qu’à cette absence de bilan sur les errements du passé continue de répondre le déni des progrès faits depuis en matière de régulation, et que le dialogue de sourds se poursuive.