Quel montage pour une politique jeunesse ?

Lors du Conseil Municipal de Lorient hier soir, les élu/es de «À Gauche l’Union Citoyenne, Solidaire et Écologiste» ont exprimé leur malaise par rapport à un projet de collaboration entre l’École des Hautes Études en Santé Publique et trois collectivités, dont la ville de Lorient, concernant la politique en direction de la jeunesse. Les élu/es ont mis en cause les frais de structure représentant le tiers du budget.

Voici l’intervention faite par Paul Cornic à ce sujet :

Nous avons été surpris quand nous avons pris connaissance du bordereau concernant le «contrat de collaboration sur un projet de politique intégrée de jeunesse».

Nous pensions, au vu de l’intitulé, qu’il allait être question pour la municipalité de tracer les lignes d’une politique qui s’adresse à l’ensemble des jeunes lorientais, en veillant à ce qu’elle inclut au mieux celles et ceux des quartiers populaires.

Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de participer, sous l’égide de l’École des Hautes Études en Santé Publique, à une collaboration regroupant trois territoires, l’un urbain (les quartiers de Kervénanec et de Bois du Château), l’autre rurbain (au sud de Rennes) et le dernier rural (CC de Morlaix).
L’objectif de ce travail de 5 ans est de «produire des connaissances» ce qui, aux dires des concepteurs du projet, devrait permettre de la mutualisation et des modifications de pratiques.

Pour mener à bien ce travail il est prévu de mobiliser, sur 5 ans, environ 2,7 millions d’euros se répartissant en 1 tiers de frais de structure (essentiellement les intervenants extérieurs) et 2 tiers en dépenses pour des actions sur les territoires. Pour ce qui concerne Lorient, on peut donc espérer qu’environ 600 000 euros trouvent le chemin de notre territoire.
Si on additionne les apports du Conseil Départemental du Morbihan (77000), de la CAF 56 (77000), de Lorient (64000), d’un tiers du financement Région (62500), d’un tiers de celui de l’État (62500) et d’un tiers du PIA (Programmes d’Investissements d’Avenir, pour 595000), on aurait pu espérer 938000 euros pour notre territoire.

Espérons que l’expertise et la qualité du «pilotage» de l’EHESP seront à la hauteur des 338000 euros consentis.

Il est probable, notre monde étant ce qu’il est, que, pour obtenir ce genre de financement PIA, il faut en passer par ces montages complexes et ces dossiers pompeux. Nous préférerions, quant à nous, que cet argent aille directement et en totalité au territoire .
Nous espérons que les acteurs locaux qui seront partie prenante de ce projet auront à coeur de faire écho et bilan de cette expérience, car, à Lorient, une «politique intégrée de jeunesse» reste à élaborer.

Yann Syz, adjoint en charge du dossier, a répondu qu’il était bon, pour faire avancer la réflexion commune et évoluer les pratiques, d’être accompagnés par des experts dont l’expérience et le point de vue externe peuvent apporter beaucoup. Il a, en outre, insisté sur le fait que le financement des intervenants ne concernait que la première année.

On peut probablement s’accorder, en principe, sur le premier point, mais est-ce que cela «vaut» le tiers de la dépense (pas loin d’un million d’euros) ? La question mérite d’être posée.

Sur la deuxième partie de la réponse, nous n’avons sûrement pas dû comprendre parce que le dossier présenté au CM explique plutôt l’inverse : la première année (état des lieux) aucune action ne sera mise en place sur les territoires dans le cadre du projet et la ville n’aura aucune contribution financière à apporter. Ce sont lors des 4 années suivantes que les actions auront lieu (et que les financeurs locaux seront appelés à contribuer).

budget_jeunesse

Les charges prévisionnelles

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