Hier une famille, arrivée de Géorgie en France en 2013 et dont la demande d’asile a été rejetée, a été «sortie» de son logement CADA à Lorient. Cela s’est produit alors même que l’un des membres de la famille est de santé précaire et que, parmi les trois enfants, l’aînée sera prochainement en période d’examens.
L’expulsion, qui s’est faite sans violence physique, constitue à nos yeux une violence sociale considérable. Elle s’est faite sous la menace du recours à une autre procédure, plus traumatisante encore, d’expulsion par la police.
Comment en arrive-t-on à de telles situations ?
C’est le résultat d’une politique d’asile totalement indigne de notre pays mise en place au fil du temps.
Elle est caractérisée d’abord par la faiblesse du nombre de demandes d’asile acceptées. Sur 5 demandes 4 sont rejetées, le plus souvent au prétexte que les demandeurs viennent de «pays sûrs» – une notion très contestable et qui laisse de côté bien des cas.
Deuxième caractéristique, la faiblesse des moyens mis en œuvre pour assurer la mission d’accueil, d’hébergement et d’accompagnement des demandeurs d’asile.
Enfin, depuis quelque temps, la mise en concurrence des organismes susceptibles de prendre en charge cette mission ; une concurrence qui les oblige à penser «chiffres» et les contraint à appliquer des règles que, parfois, ils désapprouvent.
En mélangeant tout cela on obtient une machine à exclure de mieux en mieux huilée, où chaque rouage n’a d’autre choix que de tourner. Et dans la machine il y a des hommes, des femmes, des enfants … qui souffrent.
À quand une vraie politique d’asile ?
le 27/05/2016
Philippe Ladame
Europe Écologie Les Verts
Pays de Lorient