negaWatt à Lorient

negaWattHier après-midi, pour les professionnels, et hier soir, pour un public fourni, Thierry Salomon, ingénieur énergéticien et président de l’association négaWatt a présenté une nouvelle fois à Lorient la démarche négaWatt.

On sait qu’il s’agit de définir une trajectoire pour se défaire de notre dépendance aux énergies fossiles et fissiles (c’est à dire nucléaire) à l’horizon 2050. Le «scénario négaWatt» est expliqué en détails sur le site de l’association. On en trouve une synthèse graphique en http://www.negawatt.org/scenario/primaires/negawatt. Derrière cette synthèse, se trouvent des centaines de milliers de données collectées par une vingtaine d’experts et praticiens qui ont assemblé des hypothèses précises d’évolution des modes de consommation, des modes de production industrielle et agricole, des manières d’habiter et de se déplacer, et de développement des différentes énergies renouvelables.

On sait aussi que le scénario repose sur un triptyque célèbre : sobriété (il faut mettre fin aux usages déraisonnables), efficacité (il faut continuer la recherche-développement pour des appareils moins gourmands et des procédés plus productifs) et renouvelables (il faut miser sur la ressource inépuisable que nous procure, directement ou indirectement, le soleil).

Au-delà de ces rappels, toujours utiles, on retiendra trois éléments relativement nouveaux dans l’exposé de Thierry Salomon et les réponses aux questions qui ont suivi.

  • Dans le scénario négaWatt le gaz a pris une place un peu plus importante que précédemment. Il doit jouer un rôle pour pallier le caractère intermittent du solaire et de l’éolien. Mais, pour l’équilibre général du scénario, il doit s’agir du gaz produit par méthanisation (à partir de biomasse, notamment de déchets, dans un esprit d’économie circulaire) ;  l’utilisation de gaz fossile doit décroître fortement.
  • Si la RT2012 (réglementation thermique) est jugée positive par plusieurs aspects, elle reste insuffisante notamment parce qu’elle fait la part bien trop belle aux isolants «carbonés» (polystyrène, laine de verre…) et néglige de s’intéresser aux techniques et matériaux bio-sourcés (chanvre, paille …).
  • Les normes doivent donc être affinées. Mais cela ne suffit pas. La France devrait, à l’instar de pays comme la Suisse, développer une culture de l’évaluation et du contrôle qualité. Il ne suffit pas d’avoir des normes judicieuses, encore faut-il que la mise en oeuvre soit à la hauteur !

La conférence a été bien suivie. Espérons que les organisateurs (Aloen, la ville de Lorient et Lorient Aglomération) pourront en faire leur miel.

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