Philippe Noguès, l’un des deux députés du Pays de Lorient, a quitté le Parti Socialiste il y a peu. Dans sa lettre d’information du 8 juillet 2015, il s’interroge sur la suite :
Cher(e)s ami(e)s,
Cette fois c’est fait, j’ai franchi le pas et mis mes actes en conformité avec mes paroles. Comme vous pourrez le constater dans les quelques articles ci-dessous consacrés à mon double départ du PS et du groupe SRC à l’Assemblée nationale, cette décision a été mûrement et longuement réfléchie, même si elle n’a pas été facile à prendre.
Les réactions ont été exceptionnellement nombreuses. Si je pouvais éventuellement subodorer les répercutions médiatiques (encore que !), je dois dire que j’ai été particulièrement surpris, et même impressionné, par la vague de messages provenant de toute la France. J’en profite pour remercier toutes celles et tous ceux, connu(e)s ou inconnu(e)s à qui il ne me sera pas possible de répondre personnellement, qui m’ont témoigné un soutien chaleureux. Dans ces moments particuliers, j’en ai tiré à la fois un grand réconfort mais aussi une énergie nouvelle pour continuer à me battre pour mes convictions et pour les Français.
Quelques courriers, très minoritaires, me sont évidemment également parvenus, condamnant mon action au prétexte que j’aurais trahi les militants socialistes. Je ne peux que redire à ceux qui m’interpellent de cette manière ma volonté de rester fidèle à un projet que nous avons pourtant défendu ensemble en 2012. Je n’ai pas changé, il me semble plutôt que c’est le parti socialiste qui s’est écarté des valeurs que nous défendions contre la droite il y a à peine 3 ans !
Enfin pour ceux qui susurrent que ma décision ne serait qu’une opération de communication, je les renvoie à mon parcours et mes prises de position de ces 2 dernières années.
J’ai fait un choix, je l’assume. Et je constate à la lecture de tous ces messages que ma décision rencontre une approbation dont je n’aurais pas soupçonné l’ampleur. Maintenant la question qui revient presque systématiquement c’est « l’après ». Et c’est bien là ma seule préoccupation.
Je suis de plus en plus persuadé que les partis traditionnels sont aujourd’hui en fin de cycle. A droite comme à gauche ils ne correspondent plus aux attentes des citoyens. C’est le thème essentiel de tous ces messages qui continuent à me parvenir. Je me sens d’autant plus responsable que ma démarche provoque visiblement une nouvelle attente. Il n’est plus possible de s’arrêter à ce stade !
Il est de notre responsabilité de recréer un espoir et pour cela il n’est plus d’autre option que de sortir des sentiers battus. Ce n’est même plus d’une recomposition de la gauche dont je parle, c’est bien d’une totale recréation.
J’appelle tous les députés de gauche, quelle que soit leur tendance, qui ne se retrouvent plus dans la politique du gouvernement, à me rejoindre et à se rassembler pour créer un nouveau groupe à l’Assemblée nationale. Ce groupe sera le fer de lance de ce mouvement citoyen, écologique, socialiste, dont nous devons favoriser l’émergence sur tout le territoire.
Ce n’est qu’en sortant du cadre habituel – rassurant mais tellement inefficace – tout en respectant les valeurs qui ont permis à la gauche de se construire, que nous trouverons les solutions qui nous permettront de prendre en compte les mutations du monde d’aujourd’hui.
Les hésitations ne sont plus permises. Les challenges qui nous attendent sont liés. Il n’est plus possible de parler des problèmes sociaux sans prendre en compte les enjeux environnementaux, et inversement ! Ce n’est qu’en avançant que nous sortirons de la crise. Je formule le souhait que la rupture que j’ai amorcée puisse servir de détonateur. Les citoyens nous observent. Le temps est compté.
Amicalement.
Philippe Noguès