La section Pays de Lorient de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) vient d’adresser une lettre ouverte au préfet du Morbihan à propos des événements survenus en fin de manifestation du 23 mars contre la réforme des retraites à Lorient.
Dans son courrier la LDH recense plusieurs faits qui indiquent que le recours à la force n’a pas été proportionné ce jour là.
L’usage de la violence nous a paru en effet disproportionné, lorsqu’un manifestant âgé de 65 ans s’est rapproché sans violence des forces de police pour signaler la présence de familles lors de tirs de lacrymogènes, et que ce dernier, aussitôt molesté, s’est vu intimer l’ordre de faire évacuer ces familles, ces enfants, qui n’avaient, selon l’agent, rien à faire dans une manifestation.
Il l’était également, lorsqu’un jeune déplaçant des poubelles vides a reçu sans sommation un tir tendu de LBD, médicalement constaté et probablement à moins de 10 m au regard de sa blessure ouverte. Nous l’avons depuis aidé à porter plainte malgré un accueil réticent au sein du Commissariat de police.
Il l’était enfin, lorsqu’un fonctionnaire de police a tenté d’empêcher une manifestante, infirmière, de porter secours à une personne blessée et à terre. Au demeurant, l’attitude virulente du fonctionnaire a conduit son supérieur à le désavouer et à favoriser l’évacuation de l’infirmière.
La LDH conclut son courrier en demandant que, «à Lorient comme ailleurs, il soit retrouvé le sens de la modération dans le ton comme dans les actes, et que les droits et libertés reconnues par la Constitution puisse être exercés sans inquiétude par nos concitoyen·nes.»