Texte de l’intervention de Delphine Alexandre (élue lorientaise pour À Gauche l’Union Citoyenne, Solidaire et Écologiste) lors du Conseil Communautaire du 28 juin 2016
Bordereau 46 :
Vous proposez de revoir les tarifs des transports collectifs urbains avec une prise en compte spécifique des bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé. Nous ne soutiendrons pas votre proposition, à plus d’un titre.
D’un point de vue formel, tout d’abord : comment se fait-il que cette nouvelle gamme tarifaire soit annoncée avant même la tenue du conseil communautaire ? Vous faites décidément bien peu cas de cette assemblée.
Ensuite, nous faisons remarquer que ces modifications n’auraient pas eu lieu si vous mettiez en place, comme nous l’avons demandé à plusieurs reprises, un comité des transports qui réunirait toutes les parties prenantes : usagers, élus, gestionnaires et salariés de la CTRL. L’organisation actuelles du réseau des transports fait toujours l’objet de nombreuses critiques : aujourd’hui et de façon criante sur la gamme de tarifs proposés, mais également en terme de temps d’attente, de desserte ou de qualité de service rendu. Vous éprouvez visiblement quelques difficultés à cerner les besoins et les attentes de la population dans toute sa diversité. Les récents revirements en sont l’illustration parfaite. La création d’un tel comité des transports s’impose donc.
Enfin, votre slogan « des tarifs plus solidaires, plus simples, plus justes » est d’un cynisme effarant.
Dans la presse, il est évoqué brièvement d’autres situations : celles de retraités ou de familles modestes, ou même celles d’autres personnes handicapées car nombreuses sont celles qui ne touchent pas l’AAH tout en demeurant dans une situation de grande précarité…
Vous proposez que ces situations soient étudiées au cas par cas, avec tout ce que cela suppose d’aléatoire dans l ‘analyse et la réponse apportée à chaque situation.
La réaction des usagers est évidente : beaucoup d’entre eux abandonnent le système d’abonnement au profit du ticket unique et sont amenés à restreindre leurs déplacements pour limiter leurs frais de transports. D’autres usagers cherchent des modes alternatifs de transport et par exemple, je sais, pour le vivre professionnellement, que des patients peu mobiles, qui autrefois se déplaçaient en bus pour venir à leurs consultations, viendront désormais en VSL, transport autrement plus coûteux pour la collectivité. Et ces mêmes personnes seront amenées à restreindre tout le reste de leur vie sociale. Ce n’est qu’un exemple, mais qui illustre parfaitement l’aberration du système proposé.
Pour conclure, notre collectivité investit des sommes colossales dans le triskell tout en créant une politique qui entraine la désaffection de ce moyen de transport. Les déplacements quotidiens constituent un enjeu social, économique et environnemental. Le système proposé aboutit à recul sensible des transports publics et donc ne répond pas aux enjeux cruciaux qui se posent à nous.
Nous voterons contre ce bordereau.