Il existe actuellement deux parcs publics de stationnement en souterrain à Lorient. Celui de L’orientis (près de la gare) comporte 280 places et celui de Nayel (près de la poste du centre ville) 330 places.
Ces deux parcs ne sont pas gérés directement par la ville. Ils font l’objet d’une délégation auprès de la société Effiparc, qui fait partie du groupe Vinci. Le contrat de délégation, conclu en 2008, s’achèvera le 31 décembre 2017.
Chaque année le Conseil Municipal de Lorient doit approuver les comptes de l’exercice passé, ce qu’il s’apprête à faire lors de sa prochaine séance (le 25 juin) puisque deux bordereaux (2-3 et 2-4) concernent ces parcs.
Dans ces bordereaux on apprend que, selon les termes du contrat, le délégataire (Effiparc) verse à la Ville, en contrepartie de l’utilisation des biens mis à disposition, une redevance composée :
- d’une part forfaitaire fixée à 23 000 € en 2008 puis révisée annuellement suivant l’indice du coût de la construction. La redevance versée au titre de l’année 2014 est d’un montant de 26 414 €.
- d’une part complémentaire : exprimée en pourcentage du chiffre d’affaires de la délégation : 70% de la part de recettes HT dépassant le seuil de 520 000 €HT (seuil également révisé annuellement).
On verra plus loin que cette «part complémentaire» n’est jamais versée, car le montant des recettes est loin du montant seuil.
Par ailleurs, la Ville verse au délégataire une subvention «visant à tenir compte des sujétions de service public et des investissements mis à la charge du délégataire», soit 25 659€ en 2014. Il n’est malheureusement pas précisé dans le bordereau comment est fixée et évolue cette subvention.
Malgré cette subvention les comptes annuels de la société Effiparc sont très déficitaires. Pour l’exercice 2014, le résultat cumulé des deux parcs se décompose comme suit :
- Montant HT des produits : 314 291 €
- Montant HT des charges : 472 051 €
- Soit un résultat net comptable de :- 157 760 €
Une situation qui n’a rien d’exceptionnel puisque les résultats nets comptables précédents étaient de – 130 339€ en 2013, de – 110 709€ en 2012 et de – 151 370€ en 2011.
Sauf si Vinci trouve dans cette activité un intérêt par ailleurs, on ne voit pas bien quel pourrait être l’avenir d’un contrat aussi déficitaire au-delà de 2017.
Il s’agit là d’une difficulté à rapprocher du fait que, en fin d’année dernière, l’appel d’offres pour la gestion du futur parking de la Place d’Armes (Porte Gabriel) n’a pas abouti (voir cet article du Télégramme) et qu’il a été opté, devant cet échec, pour une gestion en régie (c’est à dire que la gestion du parc sera le fait de la municipalité elle-même via ses agents).
Privée ou publique, la gestion de parcs de stationnement payants à Lorient est certainement un casse-tête, dans un contexte où le nombre de places gratuites en surface est relativement abondant (nettement plus que dans la plupart des villes équivalentes). Si la municipalité ne veut pas que la gestion des parcs de stationnement lui devienne un fardeau financier dans les années prochaines, elle va probablement devoir modifier sa politique générale en matière de stationnement.
À moins qu’on se dise que la question des parcs de stationnement relèverait davantage de l’Agglo, ce qui mériterait en effet réflexion, puisque celle-ci a la compétence «Transports et Déplacements» et que le choix de développer plutôt des parkings de centre ville ou plutôt des parkings-relais en périphérie est un choix stratégique qui vaudrait d’être pensé en lien étroit avec la réflexion sur les transports publics et le développement des déplacements doux.