c2sol est une association qui entend animer et promouvoir l’Économie Sociale et Solidaire sur le Pays de Lorient. Périodiquement, elle organise des «chantiers de l’ESS». Il s’agit, sur un thème donné, de faire un état des lieux, des souhaitables et des possibles et d’échanger sur ce que l’ESS pourrait apporter dans ce domaine.
Hier soir, à Lorient, le «chantier», qui réunissait une douzaine de personnes, était consacré à la transition énergétique et était animé par deux associations du territoire : ALOEN et Bretagne Énergies Citoyennes. Nous avons déjà eu souvent l’occasion de parler de BEC. C’est pourquoi nous nous appesantirons sur ALOEN aujourd’hui.
ALOEN est ce que l’on pourrait appeler une association institutionnelle. Sur son site elle est présentée comme l’Agence Locale de l’Énergie de Bretagne Sud et ses activités sont financées à totalement par des fonds publics (Lorient Agglomération, Région, ADEME Bretagne, Auray Quiberon Terre Atlantique, bailleurs sociaux). Créée en 2005 à l’initiative de Lorient Agglomération, elle compte aujourd’hui 15 salarié/es et se décrit deux grandes missions sur les questions énergétiques : fournir des conseils gratuits aux particuliers et faire évoluer les pratiques des professionnels.
Dans la présentation faite hier soir, 4 grandes actions d’ALOEN ont été soulignées
- la participation à la mise en oeuvre de l’agenda 21 et du plan climat
- la démarche BIEN LA visant à co-construire des projets sur le territoire
- la mobilisation des services (ville de Lorient et Agglo)
- le projet SOLENN qui vise la réduction de consommation via le suivi par compteurs communicants.
Cet ensemble d’implication et de démarches a abouti à la labellisation «Territoire à énergie positive pour la croissance verte» et à une mise en cohérence via une «étude de programmation-planification énergétique» qui est en cours et dont le résultat devrait être livré à l’automne prochain.
Dans la discussion qui a suivi Marie-Laure Lamy, d’ALOEN, n’a pas manqué de souligner qu’avec un montant total de 470 millions d’euros par an, la facture énergétique du territoire mérite qu’on se penche sérieusement sur la question de la transition énergétique.
Dans cette perspective on pense naturellement au développement des énergies renouvelables. Sur ce plan le Pays de Lorient – en tout cas la ville centre – semble en bonne voie. L’objectif (certes modeste) de 20% d’électricité d’origine renouvelable est dépassé et il est question de viser désormais un objectif de 50%. Les démarches de production pour auto-consommation (comme celle réalisée avec BEC sur le toit de la mairie de Lorient) vont y participer.
Mais, pour les participant/es à la réunion d’hier, la «transition énergétique» ce n’est pas seulement le changement du type d’énergies consommées, c’est aussi la réduction globale de la consommation. De ce point de vue, le bilan est moins brillant et les présent/es ont souligné notamment l’hypothèque que fait peser l’omniprésence de la voiture sur le territoire et appelé de leurs voeux une politique résolue de développement des déplacements doux. Ont été aussi relevées l’importance de la proximité (circuits courts) et les solutions de végétalisation comme facteurs de réduction des dépenses d’énergie.
Beaucoup de pistes de «transition énergétique» ont été évoquées hier soir. L’avenir dira quels projets se concrétiseront et s’ils seront menés dans le cadre de l’ESS.