Pour ce «mardi du Conseil de Développement» de décembre l’Atelier des Transitions s’était vu confier le thème des «outils numériques de la transition». Un petit public s’était déplacé jusqu’au Vallon Boisé à la limite d’Hennebont et d’Inzinzac-Lochrist.
Après avoir rappelé que l’internet s’était construit, d’abord à l’initiative de militaires et d’universitaires, en s’accordant sur des protocoles et des conventions, ouvertes, accessibles à tous, les trois intervenants ont souligné que, à partir des années 80 un mouvement de privatisation était intervenu quand des entrepreneurs, s’appuyant sur ces protocoles, avaient réussi à construire des niches monopolistiques en proposant des produits attirants (Microsoft et ses interfaces graphiques ; Apple et son image ; Google avec l’efficacité de son moteur de recherche …).
Depuis 10 ans, pourtant, des alternatives à ces monopoles existent grâce au développement des distributions Linux et au travail de Framasoft notamment avec sa campagne «Dégooglisons Internet». Citant certains des outils ainsi mis à disposition, les intervenants ont insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas, pour Framasoft, de concentrer des utilisateurs pour en faire les «produits» de futures opérations commerciales. Au contraire, en reprenant des logiciels libres existants et en les améliorant, Framasoft encourage à leur diffusion (à l’instar des Outils en partage de la coopérative Ouvaton).
D’autres alternatives ont été mentionnées, comme le logiciel de messagerie Thunderbird (qui permet d’éviter avantageusement Gmail) en profitant de ses capacités d’organiser et de trier les messages entrants, ou encore le logiciel libre Nextcloud qui permet de stocker et de partager ses données en en gardant la pleine maîtrise. Il existe même maintenant un réseau social (Diaspora) tout à fait viable.
Mais le tableau n’aurait pas été complet si avait été passée sous silence la question des machines. À l’évidence, suivant les intervenants, le rythme actuel de production et de renouvellement des matériels n’est pas soutenable, et il est indispensable de développer des habitudes de longévité et de ré-emploi a contrario des pratiques actuelles. Quant à la consommation énergétique, la part principale est maintenant occupée par les gigantesques installations des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), dont le modèle économique repose sur la collecte massive de données.
Le numérique modifie profondément la donne dans bien des domaines, mais nous avons aujourd’hui la possibilité d’opérer des choix. Nous pouvons choisir des logiciels libres ou privateurs, nous pouvons confier nos données à Google ou les héberger en en gardant la maîtrise, nous pouvons suivre les modes ou ralentir et ré-employer, nous pouvons coopérer et aller plus loin ensemble ou nous contenter des solutions à la mode. Lourde responsabilité !
NB: les diapos de la présentation projetée lors de la soirée est accessible ici (.pdf 3Mo)