Conférence de Paul Jorion

L’amphi de la Faculté des Sciences était bondé hier soir pour la conférence que devait donner l’anthropologue Paul Jorion, invité par L’UBS, Nature et Culture, le réseau Cohérence et la coopérative les 7 épis qui ont décidé de lancer ensemble un cycle de conférences sur les transitions.

Comme c’est d’usage, la soirée a commencé par une intervention générale d’une petite heure et s’est poursuivie en quelques questions-réponses.

Plus qu’une démonstration linéaire, Paul Jorion a choisi de faire vagabonder son auditoire en couvrant une grande gamme de thèmes, mais aussi d’époques, par exemple quand il a souligné que l’autorisation de spéculer est relativement récente ou quand il a expliqué comment les stock options avaient été instituées pour aligner les intérêts des dirigeants d’entreprises sur ceux des actionnaires.

Il est revenu à plusieurs reprises sur des idées fortes : le besoin urgent de ne «consommer» qu’une planète (nous en consommons 1.6 chaque année actuellement) ; la nécessité d’enrayer le mécanisme de concentration des richesses (les 8 plus riches possèdent aujourd’hui autant que les 2.6 milliards les plus pauvres) ; la différence prix – coût – valeur ; l’importance d’assurer l’entretien des communs ; le besoin d’agir à tous les niveaux …

Le discours de Paul Jorion aura probablement conforté la détermination à agir des militants présents nombreux. Pour autant le conférencier n’aura pas livré de débouché politique, mais qui le pourrait aujourd’hui ? Il aura même peut-être ajouté des doutes aux interrogations quand il a évoqué les limites étroites de l’intérêt des monnaies locales ou encore son scepticisme quant aux solutions de revenu de base, dont il pense qu’elles tireraient vers le bas les rémunérations.

 

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