Boues à La Becquerie ?

Ce mercredi 15 avril s’est tenue, en mairie d’Hennebont, une réunion d’information sur le projet de création d’un site de traitement et de stockage de boues sur le lieu-dit La Becquerie à Hennebont (voir notre article précédent).

M. Hartereau a accueilli la bonne trentaine de personnes présentes et passé la parole à deux personnes de l’Agglo en charge du dossier qui ont présenté le contexte. D’après leurs explications la rade de Lorient connaît un «engraissement» variant entre 10 et 20 cm par an, suivant les endroits. C’est ce dépôt de sédiments qui nécessite le dragage pour conserver le tirant d’eau (et parfois pour l’augmenter). Plusieurs acteurs de la rade sont concernés par cet enjeu : Lorient Agglo pour les ports de plaisance et de pêche, la Région pour le port de commerce et DCNS (construction navale). Ils souhaitent désormais conjuguer leurs efforts pour traiter le problème.

L’option visiblement choisie a priori est de continuer à claper (immerger en mer) les quelque 90 % des sédiments qui ne dépassent pas N1 et de traiter à terre les 10% qui dépassent ce seuil. Sous ce seuil légal, les boues sédimentaires sont considérées comme propres et pouvant être immergées. Entre N1 et N2 les boues peuvent être immergées sous certaines conditions. Au-delà de N2, il est interdit d’immerger. En choisissant de traiter à terre toutes les boues dépassant N1 l’Agglo va donc au-delà de la loi.

Trois sites ont été envisagés. Celui de Larmor a été abandonné car il aurait été très coûteux et aurait affecté une vasière écologiquement utile. Le site des Kaolins (Ploemeur) reste une possibilité à terme, mais la cessation de l’exploitation a été repoussée et cette solution n’est donc plus d’actualité. Le troisième site est celui de La Becquerie, qui faisait l’objet de la présentation.

Plusieurs personnes ont interrogé les responsables sur le projet et son impact local (bruit, odeur, risques …). L’un d’entre eux a annoncé la création de SOS Becquerie.

Mais les interventions les plus nombreuses ont été le fait de personnes qui remettaient en cause le clapage des boues dans les Courreaux de Groix et estimaient qu’il fallait créer enfin une véritable filière de traitement à terre de toutes les boues, quitte à le faire à l’échelle régionale compte tenu des montants financiers à mobiliser.

Il est apparu très clairement qu’il y aurait en réalité deux questions à traiter : d’une part le projet de La Becquerie, d’autre part la question générale du devenir des boues de la rade. À l’évidence l’Agglo s’est engagée dans une démarche plutôt ouverte et transparente sur La Becquerie. Mais rien ne dit que ses responsables entendent ouvrir le débat plus général.

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